Choisissez le nom de votre future région
L'Assemblée nationale a voté en deuxième lecture la carte à 13 régions intégrant la fusion Midi-Pyrénées- Languedoc-Roussillon. Le choix du nom du nouvel ensemble sera déterminant pour une identité partagée par les citoyens. La Dépêche du midi lance le débat.
Cette fois, c'est plié, même si la procédure parlementaire n'est pas encore à son terme. L'Assemblée nationale a fini par voter en deuxième lecture, dans la nuit de mercredi à jeudi, la carte à 13 régions de la réforme territoriale. Six heures de débats passionnés supplémentaires pour adopter une «carte du gouvernement amendée, discutée, transformée dans un dialogue allé à son terme», selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Pour ce qui est du grand sud, voilà donc la région Midi-Pyrénées mariée à sa voisine de Languedoc-Roussillon, l'hypothèse la plus probable a prévalu (cf. nos précédentes éditions).
Quelle identité claire et partagée ?
Les difficultés commencent. Les administrations des deux régions vont devoir travailler concrètement aux rapprochements induits par la fusion. Du boulot à tous les étages. Et puis il faudra donner un nom au nouvel ensemble. La question du nom de la future région n'est pas anecdotique. Question d'identité justement. Il s'agit d'un enjeu majeur pour l'appropriation symbolique du nouveau territoire par les citoyens concernés. Et aussi pour son identification claire et efficace sur le reste du territoire français et dans le vaste monde. Pas simple ! D'autant que l'objectif affirmé du gouvernement est de «ni heurter ni gommer les identités locales», affirme le secrétaire d'Etat à la Réforme territoriale André Vallini. Il faudra pourtant faire des choix. Personne n'imagine aujourd'hui que le nom définitif de la future région pourrait être à rallonge «Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon».
«Je n'ai pas de nom à suggérer», confiait, Martin Malvy à La Dépêche début octobre. Une prudence toute politique que le président de Midi-Pyrénées maintient encore aujourd'hui (notre édition d'hier), une réserve également motivée par ce constat réaliste : «Il n'y a pas de nom qui s'impose d'emblée», relève Martin Malvy tout en traçant un chemin : «Je ne souhaite pas un sigle, il faut un nom qui symbolise la région, une marque qui recouvre l‘identité, l'histoire commune et l'avenir aussi».
Plus grand dénominateur commun
Un débat prometteur que la Dépêche du Midi va refléter dans ses colonnes et sur internet en proposant aux lecteurs de voter pour le nom de leur choix (lire encadré ci-contre). Un choix à partir de dix propositions élaborées sur les critères communément admis, notamment la géographie et l'histoire, nom simple ou composé, comme c'est déjà le cas aujourd'hui pour les deux régions concernées. Un bon nom de région, c'est comme un bon vin. Cépage unique ou subtil assemblage, maturation, vinification, le résultat doit être à la fois gouleyant et sans nul autre pareil. Une appellation d'évidence. Chacun a son idée. Il reste à trouver le plus grand dénominateur commun au vaste ensemble qui a déjà connu un territoire et des références communes durant les cinq siècles du comté de Toulouse.
Rappelons que c'est d'abord le gouvernement qui choisira un nom provisoire. Mais la nouvelle assemblée élue des régions fusionnées (décembre 2015) aura ensuite six mois pour proposer un nom définitif. Il serait bon à l'heure où la démocratie participative tient pignon sur rue -ou sur internet- que les citoyens aient demain leur mot à dire sous une forme à définir par les élus. En attendant, La Dépêche lance le débat : quel nom pour la future région ?